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Brin de vie.
Je savais que tous les doigts étaient pointés sur ma personne. Une jeune fille s'est tournée vers sa voisine. Ellecachait son oreille avec sa mère, et semblait lui révéler un terrible secret tout en me fixant du regard. Je savais quel'on parlait de moi. Parfois, j'entendais quelques injures s'échapper de bouches innocentes. Ces quelques mots légers pour l'auteur s'alourdissaient pour le destinataire. Je savais que l'on me regardait comme une bête, la risée du monde peut-être. Une chose, dégueulasse que l'univers n'a pas pu cacher. Leurs yeux m'épiaient toujours de haut en bas, ils m'analysaient sans cesse. Je n'entrais pas dans leur définition du mot "normalité" sans doute. Mais qu'est-ce que la normalité ? Est-elle définissable ? Ne te cache pas, saleté d'idéalisme imaginaire. Tu es créée par une chose détestable qui te reflète : l'humain. Cette satanée société humaine. Cette société qui juge un bout d'elle même. N'as-tu pas honte ? Regarde toi. Observe à quel point tu es sale et sans coeur. Je suis ce que tu nommes différente de ton rêve, ton paradis. J'ai cassé ton chemin droit et parfait. J'ai pris un sacré virage, et je sais que je ne suis pas la seule. Ecoute moi, toi qui lit ces mots. Affirme toi, si tu te reconnais. Oui toi, que l'on considère comme la pièce supplémentaire d'un puzzle déjà complet. Affirme ta raison d'être, ta façon de penser, de t'habiller, de te comporter. Tu ne rentres pas dans leur case ? Tant pis. Ait ta propre opinion, ton propres style, ton propre toi. Ils sont tous similaires, sans authenticité. Tu vaux mieux que ça non ? Ne pleure pas, ne t'oblige pas à devenir quelqu'un que tu n'es pas, à ressembler à leur image sans défauts. Ne cède pas à cette société ce que tu as de plus précieux, ne tombe pas dans leur piège. Fais face aux regards pesants, torture leurs esprits avec ta fierté. La rage s'emparera d'eux et tu gagneras bien plus qu'une guerre personnelle. Tu gagneras pour ceux qui se cachent, se privent et qui souffrent de cette cruelle époque. "Tu fais peur à mes enfants, ils te trouvent bizarre" disait une mère avec ses marmots, me désignant. J'étais Lou, un piercing dans le nez, des collants déchirés, aimant le noir, mes cheveux couleur rouge sang. Aujourd'hui, je ne fais plus parti de ce monde. Malheureusement, j'ai abandonné ma guerre, j'ai décidé d'abdiquer. J'ai rejoins la mort, qui me tirait de plus en plus fort dans ses bras au fil des mois. La force, le courage d'affronter les autres me manquaient. En mettant fin à ma vie, j'ai pensé que je soulagerai autrui. J'ai fais une grave erreur : je lui ai donné raison.
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Commentaires
Je te remercie pour ton avis et tes quelques secondes que tu m'accordes.
C'est adorable, bonne soirée à toi ! :)
Je me suis égaré ici par hasard, et j'en suis vraiment heureuse. Cette nouvelle m'a beaucoup plu !
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Samedi 21 Janvier 2017 à 21:17
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C'est très touchant et vrai malheureusement.
Sinon, très belle présentation de ton blog, surtout la photo d’accueil !
Elwin, Aure et Maddy